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Références institutionnelles

Elèves à besoins éducatifs particuliers

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Scolarisation et conseils généraux

 

De quoi parle-t-on?

 

Si en référence à la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, à la loi 2005-380 du 23 avril 2005, d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, le droit à la scolarisation en milieu ordinaire est affirmé, il nous revient de rechercher des réponses aux particularités de chaque situation.
L’inscription de chaque élève s’effectue dans l’école ou l’établissement ordinaire le plus proche de son domicile qui constitue son établissement de référence. En fonction de besoins spécifiques, et dans le cadre réglementaire défini par les textes d’application des lois précitées, l'inscription temporaire dans une autre école pour bénéficier d'un dispositif adapté (CLIS, UPI) ou dans un établissement sanitaire ou médico-éducatif peut être envisagée avec l'accord des parents ou du représentant légal.
Des parcours individuels, adaptés et évolutifs, sont mis en place dans le cadre de projets d’accompagnement de la scolarisation ou de projets personnalisés de scolarisation tenant compte des difficultés et besoins repérés pour tout élève accueilli. C’est une procédure partenariale qui associe tous les acteurs de la vie de l’enfant : parents, enseignants, médecin, personnels éducatifs, soignants, thérapeutes, intervenants extérieurs et qui vise à garantir cohérence des actions et pertinence des mises en œuvre pour atteindre les objectifs fixés.
Chaque projet doit être envisagé en ajustant l'accompagnement au plus proche de la réalité des besoins de l'élève. C'est la situation particulière qui doit interroger sur la nature des réponses envisagées. Celles-ci doivent permettre de proposer, si nécessaire, un environnement matériel et humain adapté (aides pédagogiques diverses, aides spécialisées, auxiliaire de vie scolaire, matériel adapté) contribuant à sa réussite et à son épanouissement.
Dans ce cadre, l’activité physique et sportive s’inscrit comme une donnée ordinaire du quotidien de la classe de l’élève au même titre que la lecture, le calcul ou la musique.
Il s’agit donc de pouvoir apporter des réponses adaptées aux difficultés et aux besoins du moment afin qu’il soit en situation de réussir en classe de façon générale, en EPS plus particulièrement et lors des rencontres USEP bien évidemment.

La scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers concerne tous les adultes de l'école. Chaque partenaire doit mettre en oeuvre ses compétences au service des élèves. A ce titre, il est nécessaire de veiller à sensibiliser l’ensemble des élèves, les familles et les accompagnateurs USEP. Le bien vivre ensemble dépend de tous et de chacun et les valeurs se conjuguent au fil du quotidien.
La sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’école est une nécessité mais qui ne peut s’effectuer hors d’un cadre éthique réfléchi prenant en compte les singularités dans toutes les dimensions (méconnaissance, spécificités des comportements et des attitudes, replis, résistances, craintes,….) Pour cela nous avons imaginé des pistes d’actions en direction des enfants qu’il convient d’adapter et de décliner pour les adultes en s’inspirant des conseils généraux ci-dessous.

Remue-méninges – ateliers pratiques handi – rencontres - PPP

 

 

Conseils généraux

 

Certains élèves présentent des besoins éducatifs particuliers liés à des situations singulières qui peuvent être permanentes, temporaires ou évolutives. Il peut s’agir de situations de handicaps physiques, sensoriels ou cognitifs, mais également de grandes difficultés d’apprentissage ou d’adaptation, ou encore de publics particuliers tels que les élèves intellectuellement précoces, les enfants malades, les élèves présentant des troubles du langage, les élèves présentant des difficultés psychologiques intenses et durables…
Les difficultés rencontrées par ces élèves ont des retentissements sur leur scolarité ainsi que sur leur insertion sociale.

L'observation et l'écoute attentives des enfants ou des adolescents concernés, le dialogue régulier avec les parents, les collaborations entre les différents professionnels (enseignants, soignants, rééducateurs, éducateurs) sont les conditions indispensables pour un meilleur accueil de ces élèves. En EPS, ces histoires singulières peuvent conduire à des attitudes, des comportements particuliers qui interpellent les enseignants, les autres élèves, voire les familles.

➢ Accueillir, Comprendre ⇨ Ecoute et Bienveillance
L'accueil permet à la famille de prendre de la distance, d'amorcer un processus de séparation. Pour certains parents, la question de l'accueil se «re-joue » à chaque nouvelle étape de la scolarité de leur enfant. Ils ont l'impression de devoir toujours se justifier dès lors qu’ils nous confient un enfant différent alors que les autres parents voient leur enfant progresser dans le système sans se soucier d’en légitimer sa place. Accueillir un élève à besoins éducatifs particuliers, c'est aussi affaire d'environnement : sans trop s’étendre sur sa situation, car tout enfant a droit à la discrétion. Il importe d'en dire assez à tous les adultes qui auront à travailler avec lui pour éviter des conduites inappropriées (du fait de la méconnaissance des gestes adaptés ou de l'inquiétude). Il convient également d'informer les autres élèves afin de prévenir des réactions de gêne ou d'incompréhension éventuellement suscitées par certains équipements, des problèmes de communication ou des comportements inhabituels en milieu scolaire.

➢ Évaluer pour connaître et comprendre l'enfant avec ses acquis et ses besoins
Il s'agit de cerner, par rapport aux objectifs pédagogiques mis en jeu, les acquis et les obstacles. C'est d'abord l'affaire des enseignants. Il est essentiel de comprendre les besoins d'un élève dans le cadre de la classe, collectivité pour apprendre. Les enseignants doivent aussi recueillir des compléments d'informations auprès des spécialistes. On attend de ces spécialistes qu'ils prennent en compte la demande de l'école et qu'ils répondent dans ce registre sans trahison de clause de secret. S’il convient d’interroger les non-possibilités et les interdits qui peuvent conduire à des mises en danger afin de les prendre en compte, il ne faut surtout pas ajouter des éléments de contrainte. Dans le champ des actions et des conduites motrices, il faut s’attacher à toujours garder en tête que ce qui n’est pas contre-indiqué demeure autorisé dans la mesure où ceci constitue l’espace des aménagements et des possibles.

➢ Élaborer des projets de scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers
Il ne saurait y avoir de règle définie dans le domaine puisque chaque projet répond aux besoins particuliers de l’élève accueilli. Cela demande aux enseignants disponibilité, capacités d’adaptation, gestion de l’attente des familles pour faire vivre sa classe dans un cadre sécurisant. Ce parcours parfois difficile apporte aussi à l’École un enrichissement dans ses objectifs et finalités, en l’ouvrant davantage à la société. Il favorise les échanges entre jeunes et la reconnaissance réciproque des différences. Il crée des conditions propices à l’amélioration des rapports humains et sociaux et développe la notion de citoyenneté.
Les projets d’accompagnement de la scolarisation ou les projets personnalisés de scolarisation doivent exploiter tous les éléments de flexibilité de la réglementation, toutes les ressources qu'offre une classe ou un dispositif spécialisé. La scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers exige que l'école s'engage et ne s'isole pas. Le projet d'apprentissage pour chacun doit permettre à la fois de faire progresser, de combler des lacunes mais aussi de contourner des obstacles, des manques irréversibles parfois. Ces démarches complexes et toujours particulières demandent de la détermination et de l'optimisme dans la durée . Elles supposent une collaboration continue avec la famille et des échanges réguliers entre professionnels (Médecins spécialistes ou généralistes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, psychologues,…). Le partage de connaissances, d'informations doit tout au long du parcours commun auprès de l'élève marquer l'esprit de partenariat ; il doit conduire à une plus-value pour l'élève. Le volet de la mise en œuvre est porté par l’Enseignant Référent dont le rôle d’interface est primordial. Si des restrictions d’ordre médical ou des besoins particuliers existent dans un des domaines d’enseignement, les modalités de suivi des activités doivent être discutées et des aménagements proposés.

 

L’EPS a l’avantage de présenter un éventail important d’activités qui permet un réel choix en termes de programmation en lien avec les compétences visées.
L’aménagement des contenus ou des modalités de réalisation permet la participation de tous. Il convient simplement d’envisager les conditions de participation et de réussite pour chacun. Si rien n’est posé comme interdit, alors il convient d’oser et de créer …
Selon les cas, la présence d’un(e) auxiliaire de vie (AVS) ou d’un personnel spécialisé peuvent être envisagées.

Il convient donc de tenir compte et d’anticiper le choix et la programmation des APSA
- nature et logique de l’activité
- compétences en jeu
- caractéristiques des lieux et environnement
- conditions matérielles
- taux d’encadrement et identification des adultes
- repères spatiaux et temporels (temps de début et de fin, phases intermédiaires, regroupement...)
- nature des dispositifs (critères de réalisation et de réussite explicites et connus en lien avec la nature des besoins)

Pour permettre à l’élève de se mettre en projet et garantir un cadre sécurisé, un temps de travail préalable en classe sur les modalités de la rencontre sportive est nécessaire.

 

NOTA : ouvrage édité par le CTNERHI- 2008 : Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé. Version pour enfants et adolescents (CIF-EA) - OMS - La Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé pour enfants et adolescents (CIF-EA) est la traduction française de l’International Classification of Functioning, Disability and Health, Children and Youth version (ICF-CY) publiée en 2007 par l’Organisation mondiale de la santé. Dérivée de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), publiée par l’OMS en 2001, la CIF-EA s’appuie sur le même cadre conceptuel du fonctionnement humain, qui définit le handicap comme le résultat des interactions entre les caractéristiques physiques, mentales et fonctionnelles propres à la personne et les caractéristiques de l’environnement dans lequel elle vit. La CIF-EA est une version intégrale de la CIF à laquelle ont été ajoutées des précisions et des catégories descriptives propres à la petite enfance, à l’enfance et à l’adolescence. Elle permet d’enregistrer les transformations associées à la croissance et au développement physique, psychologique et social de la naissance à l’âge adulte, et les caractéristiques des environnements physiques, humains, culturels, sociaux dans lesquels les enfants et les adolescents évoluent au cours des vingt premières années de la vie. Avec la CIF-EA les pouvoirs publics, les professionnels de la santé et du champ médico-social, les associations de personnes handicapées, les parents, les usagers de services de santé, les universitaires et chercheurs disposent d’un outil propre à décrire le fonctionnement et le handicap dans l’enfance et l’adolescence, à identifier les besoins sanitaires, éducatifs et sociaux de l’enfant en développement. La CIF-EA constitue un cadre de référence pour les politiques publiques et associatives relatives aux handicaps de l’enfance.

 

 

Pour en savoir plus

 

Fiche réalisée en partenariat avec l’INSHEA.

Novembre 2013

 

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