Références institutionnelles
Elèves à besoins éducatifs particuliers
Difficultés psychologiques intenses et durables
Troubles de l'attention, hyperactivité
De quoi parle-t-on?
Dès les premiers temps de scolarisation, l’acquisition des compétences du « vivre ensemble » constitue un incontournable du métier d’écolier et constitue les conditions préalables d'une scolarité réussie. L’école offre un cadre éducatif d’une collectivité structurée par des règles explicites où chaque élève est appelé à évoluer avec ses pairs. Cependant certains enfants ou adolescents éprouvent d’énormes difficultés à vivre et respecter ce contexte institutionnel.
Comment cela se manifeste?
Ce sont des élèves qui présentent des difficultés psychologiques importantes et une réelle souffrance psychique et dont l’expression se traduit par des comportements, des conduites, qui perturbent gravement leur socialisation et l’accès aux apprentissages : troubles de l’attention, hyperactivité, difficultés psychologiques intenses et durables selon le courant auquel on se rattache (comportementaliste (USA, Québec), clinicien (France)). Il serait réducteur, voire dangereux, de tenter une définition exhaustive tant la palette de comportements est large et diverse.
Il s’agit soit d’élèves:
➢ qui se font oublier au-delà de l’expression d’une timidité persistante symptôme d’inhibitions et d’une souffrance certaine : forte inertie face à l’investissement scolaire ou aux tâches proposées, mutisme persistant pour l’entourage, manifestations d’angoisse disproportionnée face à une situation ordinaire.
Ces élèves ne sont pas forcément dérangeants dans la vie quotidienne d’un établissement …
➢ qui dérangent, perturbent, fortement et fréquemment, par une attitude ou des actes, la qualité des relations sociales : enfant/enfant ; enfant/adulte ; difficultés extrêmes d’attention et de concentration, mémorisation extrêmement difficile voire impossible, préoccupations personnelles trop envahissantes.
Ces élèves dérangent fortement la vie quotidienne dans l’institution scolaire.
(Registre des comportements inadéquats à perturbateurs : difficulté à rester attentif, à se concentrer, à mémoriser ; bruits, cris, mouvements et déplacements intempestifs,…; attitudes inappropriées ; agressivité continue inexpliquée ; passivité extrême ; difficulté à se fixer sur une tâche ; … incivilités ; manquements à la règle, à la loi ; violences verbales, physiques ; détérioration, ….)
Attention ! Il s’agit alors de distinguer ce qui relève :
- de la perturbation volontaire, intentionnelle, sous-tendue par une intention, une revendication personnelle plus ou moins légitimée, plus ou moins explicitée,
- de l’expression de troubles psychologiques ou d’une réelle souffrance intérieure.
Il est important de déceler les enjeux et d’être conscients des liens étroits existant entre le concept de troubles du comportement, lié à une approche clinique et celui de délinquance, lié au domaine de la légalité et du droit/du pénal.
Il appartient donc à tout professionnel de demeurer très prudent quant à la qualification de ces comportements. Ce dernier doit s’interroger et interpeller le reste de l’équipe éducative en rassemblant un ensemble d’éléments d’observation ; il n’a pas à établir de diagnostic.
Il convient alors, pour le professionnel, de s’attacher à caractériser le plus justement possible les actes comme les conduites :
• en considérant le maximum d’éléments : nature, contexte, moment, lieu, acteurs…
• en s’attachant au caractère de régularité , d’intensité et de fréquence des manifestations.
Aménagements possibles et pratiques de classe
Plus l’enfant est jeune, plus la prudence est requise. L’école maternelle est bien le lieu du premier apprentissage du vivre ensemble, ce qui implique de relativiser les écarts de comportement de certains élèves. Cependant, la possibilité pour un enfant de maternelle de présenter des troubles du comportement existe.
Le contexte scolaire est souvent un révélateur privilégié du mal être de ces enfants ou adolescents, mais l’institution scolaire « ne peut seule les porter». En effet, ces élèves se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à un accompagnement personnalisé.
Le diagnostic passe obligatoirement par des professionnels du soin, qui sont seuls habilités à le faire et, si besoin est, à proposer une prise en charge thérapeutique.
De fait, l’enseignant se trouve souvent au cœur d’une relation difficile, il peut alors se sentir directement malmené, voire maltraité, mis en difficulté.
Il est alors nécessaire pour tout professionnel de ne pas s’enfermer dans une relation duelle chargée d’affectivité et de garder une posture professionnelle :
- pointer le plus précisément possible l’acte ou l’attitude et les circonstances (exemple page suivante : palette non exhaustive d’indicateurs et de critères en lien avec les attitudes générales, les habiletés scolaires ou sur le plan personnel)
- trouver les premières réponses,
- ne pas rester seul face au problème, "s’ouvrir" à un collègue,
- en référer à l’équipe pédagogique et/ou éducative,
- élaborer ensemble de nouvelles réponses cohérentes et collectives,
- associer l’élève,
- associer la famille et si besoin entamer les procédures institutionnelles (cf projets individualisés avec aménagements particuliers d’emploi du temps, adaptations spécifiques de l’espace - PPS – PPRE...)
Mais en tout état de cause, les temps d’échanges et de réflexion collectifs sont primordiaux, il convient :
- de recourir à un espace institutionnel officiel (temps et lieu)
- de lister les moyens spatiaux
- d’envisager les personnes ressources (y compris des pairs)
- de recenser les aménagements pédagogiques et didactiques
- de proposer des invariants sécurisants (cadre des rituels) dans la pratique
- de contractualiser les modalités d’aménagements proposés
- de bien veiller à la formalisation et à l’explicitation des termes du contrat
- de penser "à la publicité" des adaptations (veiller à informer l’entourage des pairs des conditions présidant aux aménagements afin d’éviter la stigmatisation et les sentiments d’incompréhension, voire d’injustice….)
EPS : |
PALETTE d’indicateurs comportementaux ( liste non exhaustive pouvant être complétée )
Choisir parmi les items et si besoin reformuler avec des termes choisis en lien avec l’âge et le niveau de l’élève concerné
Sur le plan des attitudes générales : |
Sur le plan des habiletés scolaires : |
Sur le plan personnel : |
Agitation |
Arrête le travail dès la première difficulté |
Absences |
Préalables incontournables
l’ensemble des acteurs de la communauté éducative doit :
• Accepter de mettre en mots et des mots sur …
• Définir, adopter et se tenir à des attitudes cohérentes et communes
• Expliciter et se conformer à des règles et une échelle communes de sanctions en cas de manquement
• Entrer dans une démarche de contractualisation équitable et réelle
- où les termes et les modalités du contrat sont discutés et définis pour chacun des acteurs (les adultes s’engagent à titre individuel comme l’élève)
- qui prévoit précisément les conditions, la nature et la durée des aménagements proposés
Aménagements possibles
Fiche réalisée en partenariat avec l’INSHEA.
Novembre 2013